Les mots surlignés font l'objet d'une note
1Monsieur, ie nest point doubté de la bonne vonlonté quil vous a
2pleu me demonstrer et aus miens, qui m’a fait prandre la
3sauvegarde de Monseigneur pour la conservation de ma maison et de celles
4de mes seurs, par ce que je scay que vous la deparler fort
5voulontiers à ceulx qui la recherchent et que vous sont, comme
6je suys, très affectionés serviteur ; mays je lay demandée principalement
7dautant que le temps desvoye plusieurs de lobeissance quilz
8doibvent à leurs superieurs et avecq moindre occasion comme il
9advient tous les jours quelques maladvisés se pourroient
10ruer sur ce qui mapartient encores que vostre intention fut
11de me le conserver et aussi que mondit seigneur sestant liberalement
12offert et emploié pour mon bien et conservation, je nay voulu refuzer
13à sa faveur que jestime aultant pour estre procedée de son gré comme
14elle si desirée de mes pouvres et affligées seurs, lesquelles,
15monsieur, avecq ce qui leur apartient comme le myen propre, je vous
16suplie bien humblement prandre soubz votre protection et les faire
17jouyr et moy en mon particulier, du contenu en ladite sauvegarde,
18conforme à la voulonté de mondit seigneur et je vous seray plege que
19toutte la famille vous en rendra perpetuellement par debvoir dobligation,
20servisse très bien humble et de ma part, autant que gentilhome de
21ma sorte peult et doibt à seigneur de meritte comme vous ; et
22pour lesperance que jay que non seulement ladite sauvegarde, mays aussy
23la recommandation de mesdites seurs et loffre que je vous foyt de leur humble
24sercisse, vous seront très agreable. Je vous baiseray bien humblement
25les mains et prieray Dieu quil vous done
26Monsieur, en santé, très longue et très heureuze vie. De Paris, ce XIIIIe
27jour doctobre 1572
28Votre très humble et très obeissant serviteur
29G. Duga
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